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Dossier "Refugies rwandais en Rd Congo" ... (2)

Le sort des réfugiés rwandais en RDC au centre d’une tripartite Rwanda-RDC-HCR

Des regugiés pris en charge par le HCR au Sud-Kivu en RDCongo, 6/10/2010.

La troisième réunion tripartite entre le Rwanda, la RDC et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est ouverte ce jeudi 20 juin à Kigali. Cette rencontre de deux jours vise à examiner notamment la question des réfugiés rwandais se trouvant sur le territoire congolais, à dix jours de l’entrée en vigueur de la clause de cessation du statut de réfugié rwandais. Le Rwanda estime que la paix étant rétablie sur son territoire, il n’est plus nécessaire que ses ressortissants continuent de rester en exil.

La convocation de cette tripartite est consécutive à la décision du Rwanda relative à la mise en œuvre de la clause de cessation du statut de réfugié pour ses ressortissants. En effet, Kigali avait annoncé, le 31 décembre 2011, qu’il appliquerait cette clause le 30 juin 2013.

Prenant la parole à l’ouverture des assises de Kigali, la ministre rwandaise chargée de la gestion des catastrophes et des réfugiés a affirmé que cette rencontre témoigne d’une grande détermination de deux pays pour la mise en œuvre de la stratégie globale relative à la situation des réfugiés rwandais ainsi que la recherche d’une solution durable aux problèmes des réfugiés.

La clause de cessation du statut des réfugiés permet de mettre fin à leur statut lorsque des changements à la fois fondamentaux et durables ont eu lieu dans le pays d’origine et que les circonstances qui ont entraîné la fuite des réfugiés n’existent plus.

Dans son allocution, le ministre congolais de l’Intérieur, Richard Muyej, a été catégorique, réitérant la position exprimée par le gouvernement de la RDC à Pretoria en Afrique du Sud en avril dernier. Pour Kinshasa, cette clause est inapplicable sur son sol avant le 30 juin de cette année.

Le gouvernement congolais, a déclaré Richard Muyej, considère que l’application de cette clause est «mécanique et inopérante». Elle ne porterait pas de solution durable aux multiples problèmes que connait la région, a-t-il estimé. En effet, si le Rwanda applique cette clause au 30 juin 2013, ce pays considérera qu’il n’a plus de citoyens ayant un statut de réfugié.

Cette disposition, selon lui, doit être accompagnée par des mesures concrètes visant à organiser, pour les réfugiés, des campagnes d’information sur la clause de cessation et ses conséquences. Elle devrait aussi renforcer toutes les activités préalables pour passer du rapatriement facilité au rapatriement volontaire.

En plus, a poursuivi la ministre Muyej, la commission tripartite devra programmer la réunion du groupe technique en vue d’élaborer un plan détaillé des opérations de rapatriement.

Selon les statistiques du gouvernement congolais, 127 000 réfugiés rwandais vivent sur le territoire congolais. Le HCR, quant à lui, dispose du chiffre de 49 000.

Le HCR dit ne pas avoir le mandat d’octroyer la nationalité congolaise aux refugiés rwandais

Le Haut commissariat des Nations unies pour les refugiés (HCR) n’a ni mandat, ni qualité d’octroyer l’identité congolaise aux refugiés rwandais vivant en République démocratique du Congo (RDC). C’est ce qu’a déclaré lundi 22 avril le chef de la sous délégation de cet organisme, Etienne Kouassi.

Il réagissait aux déclarations des femmes qui accusaient le HCR de tenter de maintenir les réfugiés rwandais en RDC.

« Le HCR n’a pas vocation à forcer les gens à rentrer chez eux. Nous apportons la logistique pour aider les gens à rentrer, mais il faudrait que les deux gouvernements s’entendent et que les refugiés veulent partir », a expliqué Etienne Kouassi.

Selon lui, le statut des refugiés a été accordé à ces personnes dès qu’ils sont arrivés sur le sol congolais.

« Quand ils sont arrivés en pleine crise, aucun partenaire humanitaire n’a eu le temps de les enregistrer. On leur a accordé le statut des refugiés à première vue. Il s’agissait de savoir qu’ils étaient Rwandais et ça suffisait », a indiqué Etienne Kouassi.

Il a invité les gouvernements de la RDC et du Rwanda à dialoguer afin de trouver une solution au problème des refugiés rwandais vivant sur le territoire congolais.

« Aujourd’hui, quand les gens se présentent et qu’ils veulent partir, la RDC est saisie à travers la Commission nationale des refugiés. Nos collègues du Rwanda sont informés et les autorités du Rwanda aussi. Je pense que les deux gouvernements n’ont pas coupé le pont. Ils dialoguent, ils se concertent. Ça c’est un problème politique et ce n’est pas au HCR de se prononcer là-dessus », a affirmé Etienne Kouassi.

Le HCR dit avoir rapatrié en 2012 sept mille neuf cent refugiés rwandais et plus de mille depuis janvier 2013.

La question des réfugiés rwandais a également été débattue au cours d’une réunion ministérielle organisée jeudi 18 avril à Pretoria en Afrique du Sud. Elle a réuni onze pays dont la RDC.

Le gouvernement congolais a refusé de signer un accord sur la cessation de statut des réfugiés rwandais vivant sur son sol. Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a expliqué que la RDC craint que le Rwanda ne puisse affirmer un jour qu’il n’y a plus de réfugiés sur son territoire, et que ces personnes revendiquent automatiquement la nationalité congolaise.

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