Kabila ou le capitalisme égoïste des opposants ?
Jusqu’à ce jour, l’opinion tant nationale qu’internationale sait pertinemment bien que si l’opposition n’a toujours pas son
porte-parole, c’est le fait des opposants eux-mêmes. En clair, selon la constitution de la Rdc, ce poste est officiel est rémunéré. Au regard de la cagnotte proposée à ce poste (l’équivalent à
celui du Vice-premier ministre) comme salaire, les Romains congolais s’en poignardent. Personne ne veut laisser ce beefsteak à quiconque. Tout le monde est dans la course. Tout veut avoir le
prix. In fine, c’est l’égoïsme, l’égocentrisme outrancier.
Le drame c’est d’entendre les opposants affirmer tout haut que c’est Joseph Kabila qui les empêche d’avoir leur
porte-parole. Ceci paraît un procès d’intentions suicidaire et sans fondements logiques. Car depuis 2006, cette opposition ne s’est jamais mise ensemble pour le besoin de la cause. Pour s’en
convaincre et se faire une idée exacte, il faut considérer l’ordre dispersé qui a caractérisé leur attitude lors des élections présidentielle et législatives de novembre 2011. Il y en a qui vont
loin pour dire : « Kabila corrompt certains de nôtres pour les aligner à sa cause ». Mais c’est là que la chose s’avère encore très dangereuse : renier sa position ou sa couleur politique pour
bénéficier de quelques pièces trébuchantes.
Aux Etats-Unis, un démocrate ne peut hypothéquer son identité idéologique à cause de l’argent pour servir les intérêts des
républicains. C’est connu. Et si en Rdc, les discours dans ce sens là, c’est que nous rejoignons Abdoulaye Wade dans sa conclusion : « au Congo (Zaïre à l’époque), il n’y avait pas d’hommes
politiques si ce n’est que des chercheurs d’emploi ! ». Cette thèse trouve toute sa substance aujourd’hui où ces Congolais opposants se battent autour de cette cagnotte de porte-parole de
l’opposition. Ce sont là les vraies raisons de toutes tergiversations et tous ces atermoiements quant à ce. Joseph n’y est pour rien. Et si les choses s’avèrent ainsi, ce que ces opposants sont
nuls et ne doivent pas être dignes de ce qualificatif « opposants ».Car ils le sont de facette tout simplement.
Pire illusion
Face à cette situation qui ne peut être résolue que par eux-mêmes en tout ordre constitutionnel, les opposants croient se
permettre tout. Ayant récolté un cuisant échec dans leur (dés)organisation, ils estiment qu’ils peuvent convoquer une plénière à eux seuls pour se choisir leur porte-parole. Pourtant la plénière
n’est plénière que le quorum est atteint. Mais à voir le nombre de tous les députés de l’opposition, l’on doute fort que le quorum soit atteint. Ce qui dénature d’emblée leur démarche et la
dépouille de tout son sens.
Comme animés par un esprit d’irresponsabilité, les opposants crient encore à la non facilitation du président de
l’Assemblée nationale. Mais élections il y a, c’est entre les députés de l’opposition eux-mêmes. Et comme ils ne détiennent pas la majorité parlementaire, ils sont enclins à subir parfois le
choix des députés de la majorité (la démocratie sous ces lentilles, est alors définie comme la dictature de la majorité). Mais l’élu sera un opposant tout de même.
Si la majorité s’en mêle c’est qu’elle ne peut pas donner un chèque en blanc aux opposants ! C’est ça le jeu politique. Jeu
politique ayant inévitablement un enjeu politique : conquête du pouvoir, sa conservation et son exercice pendant longtemps possible. Et ce, avec les gens qui sont des adjuvants à cette majorité
et non des crocs en jambes. C’est de bonnes guerres reconnues universellement en politique.
Les opposants doivent prouver alors leur maturité en choisissant un et un seul candidat député à ce poste de porte-parole
de l’opposition. C’est à cela qu’on les reconnaîtra matures. Les aboiements et les fausses accusations n’ont pas droit de cité. Seuls les actes positifs d’appréciation sont tolérés. Que les
opposants laissent Joseph Kabila dans son coin et s’occupent de leurs affaires. A bas les présupposés et les incongruités cérébrales, que vive la rationalité. Loin s’en faut ! Ça tombe à pic que
l’on invoque même le XVIIèmesiècle, siècle des lumières. Un siècle où tout ne se faisait que par la raison. C’est désormais bien indiqué pour ces opposants dont le capitalisme
insatiable est de tout le monde connu.
Laurianne MABUNGUTA