Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rd Congo: Avec un gouvernement des postes ministeriels incompatiblement fonctionnels, voici un premier ministre qui envoie en enfer des millions de Congolais sine die ...

Matata I : le plus dur commence !

 


Congolaises et Congolais connaissent, depuis le dernier week-end, les noms des compatriotes appelés à travailler avec le Premier ministre Augustin Matata Ponyo. Beaucoup d’encre et de salive ont coulé au sujet de la multitude de moutures d’un gouvernement qui a longtemps tardé à sortir. A en croire des sources branchées, le Chef de l’Etat et le Premier ministre étaient confrontés à des choix forts embarrassants. Au départ, il était question de mettre une croix sur
tous les présidents des partis et de ne retenir que des technocrates âgés moins de quarante ans. Mais l’agitation était telle au sein de la famille politique du Chef de l’Etat qu’au finish, une voie de sortie a été trouvée avec la récupération de quelques chefs de partis et l’élimination du critère d’âge.

 


Il semble que la publication de la mouture finale a quand même fait beaucoup de mécontents. Certains chefs des partis, qui s’étaient positionnés en tête de liste dans les dossiers transmis au Formateur du gouvernement, et qui avaient pris soin d’avoir pour suppléants deux sous-fifres sûrs, ont vu leur quota attribué à un candidat ou une candidate sortis de nulle part. L’entrée, par effraction, de quelques représentants de l’Opposition a constitué aussi une surprise bien désagréable pour certains « Kabilistes » qui pensaient que le gâteau gouvernemental n’était pas à partager avec ceux qui avaient perdu les élections.
 

Toutefois, sept membres de l’équipe Muzito ont pu échapper à la purge : Lambert Mende, Raymond Tshibanda, Richard Muyej, Maker Mwangu Famba, Martin Kabwelulu, Fridolin Kasweshi et Justin Kalumba.

 


La République vient ainsi d’être dotée d’un instrument chargé de sa gestion au quotidien. Le plus dur va bientôt commencer pour l’équipe Matata I. Dans un environnement où tout est à refaire ou presque, les besoins vitaux des Congolais des villes et des campagnes sont si multiples et immenses que des priorités devraient être définies et effectivement satisfaites selon l’échéancier à décliner au Parlement.

 


Après cinq années des promesses non réalisées entre 2006 et 2011, nos concitoyens attendent de Matata et compagnie non pas des discours, mais des actes concrets allant dans le sens de l’amélioration réelle de leur vécu quotidien. 

 

D’emblée, l’on ne peut qu’accorder la présomption de la méritocratie au chef du nouveau gouvernement et à ses collaborateurs. Selon les usages, leur entrée effective en fonctions ne pourrait intervenir qu’après leur investiture par l’Assemblée Nationale.

Gare aux embouteillages !

Si l’on peut se réjouir de la fusion de plusieurs ministères (Affaires Etrangères, Coopération Internationale et Francophonie ; Aménagement du Territoire, Infrastructures, Travaux Publics, Urbanisme et Habitat ; Médias, Relations avec le Parlement et Initiation à la Nouvelle Citoyenneté ; Economie et Commerce ; Agriculture et Développement Rural ; Jeunesse, Sports, Culture et Arts) – ce qui suppose la réduction des frais de fonctionnement - il y a lieu de craindre le délaissement de certains secteurs mal connus de leurs tutelles par rapport à d’autres ou, plus grave, des chevauchements entre ministères.

 


Les observateurs souhaitent notamment une claire définition des rôles entre le ministre du Plan, qui est chargé du «suivi de la Révolution de la mise en œuvre de la modernité», et son collègue de «l’Aménagement du Territoire, Infrastructures, Travaux Publics, Urbanisme et Habitat ». Si les textes ne clarifient pas les prérogatives de l’un et de l’autre, l’on risque d’assister à des télescopages entre l’exécutant de la « Révolution de la Modernité » et celui des 5 chantiers, partant à un nouvel échec de la vision du Chef de l’Etat.
 

Célestin Vunabandi, qui a la délicate tâche de piloter les actions en rapport avec la « modernité » était déjà aux affaires sous le Régime 1+4. Titulaire du ministère du Portefeuille, il n’y avait pas laissé de bons souvenirs avec la politique de privatisation des entreprises publiques.

 


Le mariage entre la Jeunesse, les Sports, la Culture et les Arts inquiète les écrivains, les sculpteurs, les céramistes, les musiciens, les comédiens, les cinéastes, les dessinateurs… qui se sont toujours considérés comme les mal aimés de la République. Déjà mal lotis avec un ministère propre à eux, ils redoutent pire dans la proximité avec les Sports, où le « Roi Football » écrase tout.

La corruption : un fléau incontournable ?

L’un des défis auquel devrait faire face en priorité le Premier ministre Matata Ponyo, c’est celui de la corruption. Nous ne cessons de répéter, depuis qu’il est passé au devant de la scène, que ce fléau est présent dans les structures d’entrée des recettes publiques, la chaîne des dépenses, les marchés publics, la gestion des entreprises du Portefeuille, la gestion des ressources humaines, les financements des projets de développement,… le fonctionnement quotidien des services publics et des cabinets politiques, etc.

 


Dégoûtés par ce qu’ils ont vécu entre 2003 et 2006 puis entre 2006 et 2011, à savoir l’enrichissement rapide et sans cause des gestionnaires des affaires publiques, nos compatriotes se demandent si Matata saura faire le poids face à ceux qui ont pris l’habitude de clochardiser le grand nombre pour embellir leurs comptes bancaires, s’acheter des avions, des bateaux, des immeubles ou de grosses cylindrées.

 

D’aucuns sont prêts à parier que si le nouveau Premier ministre fait le jeu de la bourgeoisie politique, l’enfer des millions de Congolais ne prendra jamais fin.

 

Kimp

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :