« EUROPE, CRIMES ET CENSURE AU CONGO »
DE CHARLES ONANA
Charles ONANA répondant aux questions de Yolande Nimy de Radio okapi Photo cheikfitanews
Grande ruée à Bruxelles, sur le livre « "Europe, Crimes et Censure au Congo" » du journaliste franco-camerounais Charles Onana. C’était à l’issue d’une conférence débat de Charles Onana, le jeudi 29 novembre 2012 en soirée, à l’Université libre indépendante de Bruxelles au 1, Rue de Facqz dans la commune d’Ixelles. Durant plus d’une demi-heure, Charles Onana s’est plié à l’exercice de dédicace de son dernier livre, ponctué de pauses de photos, et d’ interviews.
La conférence a été initiée par l’asbl « Congo Lobbying ». Cette conférence aurait pu ne pas se tenir, les organisateurs ayant rencontré des obstacles pour obtenir une salle, compte tenu d’un grand nombre de révélations contenues dans le livre, impliquant certaines personnalités belges et de l’Union européenne.
Sous la modération de l’abbé Jean-Pierre Mbelu après une brève introduction de Me Claude Kayembe Mbayi, Charles Onana s’est longuement étendu sur l’histoire récente de la RD Congo depuis le début du génocide Rwandais de 1994. Il s’est ensuite appesanti sur les élections congolaises de 2006.
Parlant du génocide rwandais de 1994 et qui aura plus tard des effets pervers en RD Congo, Charles Onana a affirmé que durant longtemps, cela a été un sujet tabou, le monde entier se pliant à la version officielle du pouvoir rwandais. Le président rwandais Paul Kagamé en usera et abusera, faisant de ce triste événement un fond de commerce avec lequel il fera chanter pratiquement tous les grands du monde ainsi que les institutions comme l’Union européenne et l’ONU.
Parallèlement à cela, lors de la création de l’AFDL, Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo, Paul Kagame aura subitement des ambitions de grandeur, voulant repousser les frontières du Rwanda à l’intérieur des terres congolaises de l’ex-Kivu.
D’où les pseudos-rebellions à répétitions à l’est de la RD Congo avec à la tête des sujets d’origine rwandaise : le RCD avec Azaria Ruberwa en 1998, Jules Mutebusi en 2004, Kundabatware en 2007, Bosco Ntanganda, et maintenant le M23.
Ces pseudos-rebellions se financeront grâce au pillage des richesses de la RD Congo, les faisant transiter par le Rwanda avant leurs ventes sur le marché mondial.
Tout cela, dans un silence assourdissant de ce qui se fait appeler la « communauté internationale », en réalité présentant un profil bas, se reprochant de quelque chose dans ce qui était advenu aux rwandais en 1994.
Quant aux élections congolaises de 2006, pour Charles Onana, l’union européenne y avait investi des centaines de millions d’euros avec comme bémol, un candidat pré-choisi : « Joseph Kabila ».
Tout avait été mis en œuvre pour reconduire le président sortant d’alors.
Avec le recul du temps, les révélations de l’écrivain franco-camerounais expliquent pourquoi l’UDPS et monsieur Étienne Tshisekedi avaient boycotté ces élections, refusant de cautionner une mascarade électorale.
Pourquoi cet engagement si téméraire de l’Union européenne ?
Pour monsieur Onana, la RD Congo est à la jonction de plusieurs enjeux mondiaux à cause de ses richesses : forêt, coltan, diamant, pétrole.
D’où toutes ces manœuvres de déstabilisation, à l’image de qui est advenu au Soudan, désormais coupé en deux.
Faut-il désespérer ?
Pour monsieur Onana, les Congolais ont déjà deux atouts, les médias alternatifs que sont l’Internet, les actions de différents mouvements des « combattants » congolais qui ont fini par briser le silence autour du drame congolais.
L’opinion européenne doit être de plus en plus prise à témoin face au comportement de certains de ses dirigeants qui foulent aux pieds les principes fondateurs de la démocratie en occident quand il s’agit de la RD Congo : musèlement de la presse, droits de l’homme bafoués, mascarades électorales…
Pour Charles Onana, les Congolais doivent se lever pour reconquérir leur pays.
Cheik FITA
Bruxelles, le 30 novembre 2012
