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Rd Congo : Jusqu'ou Kamerhe voudrait-il s'intercaller politiquement ? ...

Mémo de l’UNC à Zuma : Kamerhe propose le Régime 1+1+1

 

Le Phare, qui a pu se procurer une copie du mémorandum envoyé par Vital Kamerhe au président Sud-Africain Jacob Zuma, et comportant son plan de sortie de la crise congolaise, se trouve dans l’obligation, bien malgré lui, de revenir sur le sujet. C’est pour apaiser les esprits de tous ceux qui doutent de l’existence de ce document ou de son authenticité. Le mémo en question, daté du 12 février 2013 et rédigé en anglais, est intitulé « Aide-memoire on the crisis in easthern DRC ».

 

D’entrée de jeu, le président de l’UNC (Union pour la Nation Congolaise) dénonce le déficit de leadership en République Démocratique du Congo, ce qui se traduit par l’absence totale de vision dans tous les domaines. Par conséquent, le pays réunit tous les signes d’un Etat fragile : dysfonctionnement des institutions, instabilité politique, absence d’armée, système de défense défaillant, crise économique et sociale persistante, pauvreté galopante, etc.

 

Selon Kamerhe, toutes ces faiblesses de la RDC constituent des facteurs de déstabilisation de la région des Grands Lacs. Il épingle, comme sources de la crise actuelle, le non respect des recommandations contenues dans l’Accord global et inclusif de Sun City, des résolutions de la Conférence de Goma de 2008 et 2009 organisée sous la facilitation des anciens présidents nigérian Olusegun Obasanjo et tanzanien Benjamin Mkapa ainsi que l’absence de légitimité du régime actuel suite aux élections controversées de novembre 2011.

 

L’auteur note aussi que les solutions militaires adoptées depuis 1998 pour résoudre la crise de l’Est ont montré leurs limites, d’où il faut une approche multidimensionnelle, telle que préconisée dans son plan de sortie de crise rendu public en 2007, ou encore dans sa lettre du 18 juillet 2012 adressée au président Jacob Zuma à travers l’ambassade sud-africaine à Kinshasa, sans oublier une autre lettre adressée au président Yoweri Museveni, président en exercice de la CIRGL (Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs).

 

Le Dialogue national inclusif ou rien

Vital Kamerhe fait savoir à Jacob Zuma que la survie du grand Congo passe par l’organisation d’un Dialogue national inclusif. A cet égard, les négociations de Kampala entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, sans l’Opposition, la Société civile et d’autres groupés armés nationaux sont sans objet. Il fait remarquer Joseph Kabila a certes annoncé un projet de Dialogue national dans le but de recréer la cohésion nationale mais concrètement, il n’y a aucune avancée, en dépit du fait que quelques caciques de la Majorité Présidentielle ont démarré des consultations avec quelques acteurs de l’Opposition et de la Société Civile proche du gouvernement.

 

Le président de l’UNC rappelle que dans son Plan de sortie de crise du 5 octobre 2012, il avait insisté sur l’idée d’un Dialogue politique interne auquel devraient participer les principaux leaders de l’opposition, de la Société civile, des églises, en vue de rechercher un consensus national et mettre fin à la crise.

 

Appel à la sagesse de Zuma

L’ancien speaker de l’Assemblée Nationale rappelle à Zuma que son pays, l’Afrique du Sud, avait déjà joué un rôle clé dans l’organisation du Dialogue Intercongolais et la signature de l’Accord de Sun City. Il en appelle à sa sagesse pour qu’il puisse convaincre Joseph Kabila, Etienne Tshisekedi et lui-même de se mettre autour d’une table, avec d’autres poids lourds de l’Opposition et de la Société Civile mais aussi des groupes armés, dans le cadre d’un dialogue réellement franc et inclusif.

 

Selon Kamerhe, le président congolais, Denis Sassou Nguesso serait le facilitateur idéal pour conduire le dialogue congolo-congolais.

 

Quant à Zuma, il devrait travailler aussi pour la normalisation durable et solide des relations entre la RDC, l’Ouganda et le Rwanda, car les groupes armés qu’ils ont coutume d’instrumentaliser à l’intérieur des frontières congolaises se montrent fort méfiants à l’égard de la Force Internationale Neutre.

 

Pour le Régime 1+1+1

Vital Kamerhe estime que les résolutions à sortir du futur Dialogue national inclusif devraient être comptabilisées comme des priorités du programme du futur gouvernement d’unité nationale. Mais pour que les « Actes » de ce forum produisent les résultats escomptés, il est impérieux que Jacob Zuma convainque Joseph Kabila de faire une déclaration publique selon laquelle il ne se représenterait pas en 2016 comme candidat président de la République pour un troisième mandat. Il devrait également faire la promesse de ne pas modifier la Constitution et accepter de travailler avec toutes les personnalités représentant tous les segments de la société congolaise.

 

L’Opposition devrait, quant à elle, rassurer Kabila de son maintien à son poste jusqu’à la fin de son mandat. Vainqueur légitime de l’élection présidentielle de novembre 2011, Etienne Tshisekedi devrait renoncer à son combat pour la vérité des urnes.

 

De leur côté, les rebelles du M23 et les membres d’autres groupes armés présents au Nord et à l’Est du pays devraient s’engager à renoncer à la prise du pouvoir par les armes, accepter leur intégration au sein de l’armée nationale, signer un cessez-le-feu intégral afin de permettre le retour des déplacés de guerre dans leurs milieux d’origine. Une structure intégrée de commandement devrait voir le jour au sein des FARDC, en vue de rassurer toutes les parties, comme ce fut le cas avec le MLC et le RCD en 2003.

 

Pour sa part, le gouvernement congolais devrait prendre l’engagement de ne plus collaborer avec des groupes armés étrangers sur le territoire national.

 

Au finish, selon Vital Kamerhe, la nouvelle architecture institutionnelle de la RDC devrait reposer sur le Régime 1+1+1. Concrètement, le pays devrait être dirigé par un président (Joseph Kabila), un Vice-président chargé de la Bonne Gouvernance, des Droits de l’Homme et des Actions Humanitaires (Etienne Tshisekedi) et un Premier ministre (Vital Kamerhe).

 

Tollé dans la MP… silence à l’UDPS

Comme déjà souligné dans notre livraison d’hier, l’on soupçonne le président de l’UNC d’être nostalgique de son ancienne famille politique. Auquel cas, il est invité à ôter le masque et à solliciter officiellement sa réintégration. Quant à sa fameuse formule du 1+1+1, elle est jugée inopportune.

 

Dans le camp de l’UDPS, c’est le grand silence. Mais selon des proches de Tshisekedi qui se sont exprimé, sous le sceau de l’anonymat, leur chef n’est pas preneur d’une offre de partage du pouvoir. Etienne Tshisekedi, insiste-t-on, s’en tient au retour à la vérité des urnes comme préalable à toute négociation politique.

 

Kimp

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